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L’idée de la « TVA sociale », ou le mépris de Bruno Le Maire pour les pauvres

Tandis que de nombreuses coupes budgétaires ont été annoncées, le déficit de la France a été évalué à 5,5% du PIB. De quoi motiver le gouvernement pour continuer la casse sociale. Bruno Le Maire n’a pas perdu une seconde : il revient avec une idée de « TVA sociale » qui illustre son mépris des pauvres et son dévouement sans borne envers ses amis milliardaires.

Cette idée présentée dans son dernier livre fait l’objet de plusieurs articles en cette fin de mois de mars. Pourtant, hier matin, le Ministre de l’économie affirmait au micro de RTL être « opposé à toutes augmentation d’impôts sur nos compatriotes ». En réalité, son hostilité concerne plutôt l’augmentation d’impôts pour les plus riches tandis qu’il n’a aucun problème à faire davantage contribuer les plus pauvres.

Oui, car la Taxe sur la Valeur Ajoutée est socialement très injuste. Chez les 10% les plus pauvres, c’est 12% de leur revenu qui part dans la TVA. À l’opposé, pour les 10% les plus riches, c’est seulement 5% de leur revenu qui est consacré à cet impôt. Et encore, on ne parle même pas des 0,5% les plus riches ou des 0,01% pour qui ce serait encore moins.

La raison est simple : un revenu faible est davantage destiné à consommer, c’est-à-dire que l’essentiel du revenu part dans la consommation (pour s’alimenter, pour s’habiller, pour se déplacer, pour se soigner, pour les loisirs…). À l’inverse, à partir d’un certain niveau de revenu, une partie de celui-ci est consacré à l’épargne. Plus ce revenu augmente, plus la part destinée à l’épargne augmente tandis que la part destinée à la consommation diminue. Or, la TVA n’agit que sur la consommation ! Voilà pourquoi la TVA est profondément antisociale et que le projet de Bruno Le Maire n’est rien d’autre qu’un bel oxymore.

 

Bien d’autres solutions existent et sont même plébiscitées par l’électorat de droite

 

Avec cette idée de « TVA sociale », c’est le coût de la vie des plus pauvres et des classes moyennes qui va augmenter. Les plus riches ne sentiront même pas la différence. Bruno Le Maire ne ferait que rendre le système fiscal encore plus injuste.

Un récent sondage montre pourtant que la priorité des Français·es en matière fiscale, c’est de taxer les superprofits des entreprises et la fortune des très riches : 72% des sympathisants macronistes soutiennent d’ailleurs cette idée. Nous retrouvons le même chiffre chez les sympathisants LR.

Les millionnaires eux-mêmes le demandent. Les trois-quarts d’entre eux veulent davantage contribuer à l’impôt. C’est tout à fait compréhensible quand on sait qu’un impôt européen sur les 0,5% les plus riches de chaque pays rapporterait 213 milliards d’euros de recettes fiscales par an à l’échelle de l’UE, 46 milliards rien que pour la France.

D’autres options existent également pour rendre notre système fiscal plus juste et augmenter les recettes de l’état ou de l’UE : taxation des transactions financières, taxation des plus-values en capital, taxation du kérosène des avions et même une taxation sur les jets privés ! Tout cela, nous l’avons proposé, notamment dans un rapport d’initiative sur les ressources propres de l’UE. Mais ces propositions ont été rejetées en bloc par la droite unie des macronistes à l’extrême droite. Au lieu de cela, on observe des coupes budgétaires sur les services publics, sur la transition énergétique (notamment sur le budget de MaPrimeRenov’), on voit les franchises des médicaments qui augmentent, et on propose d’augmenter la TVA « pour le social ».

En fait, ce que fait le gouvernement, ce n’est que protéger son petit entre-soi et leurs amis multi-millionnaires et milliardaires. Il est temps d’y mettre un terme.
Il est temps de taxer les riches !

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