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La Commission européenne abandonne ses objectifs en Bio

La Commission abandonne la Bio

Lors d’un échange au parlement européen, Mihail Dumitru, directeur délégué de l’agriculture et du développement durable à la commission européenne, est intervenu. Ses réponses ont montré le désintéressement de l’institution pour le développement de la bio.

 

La Bio face à une crise sans précédent 

Cette dernière décennie, la Bio a connu une croissance plus qu’encourageante. La part de surface agricole Bio dans l’Union européenne a doublé entre 2012 et 2020. Mais depuis la guerre en Ukraine, et l’inflation qui a suivi, cette croissance a fortement ralenti. Jusqu’à entraîner la Bio dans une crise inédite.

En France, les ventes ont baissé de 6%. Ce phénomène a eu des conséquences majeures sur les débouchés des agriculteurs. Certains ont dû déclasser leurs produits. D’autres ont même déconverti leurs fermes bio pour revenir vers le conventionnel ! L’exemple le plus frappant est celui de la Lituanie : les surfaces bio ont diminué de 6% cette année.

Pourtant, l’inflation n’est pas la seule fautive. La Bio subit aussi les politiques menées par l’UE et certains Etats membres. Diminution des aides à la Bio dans la nouvelle Politique agricole commune, retards de paiement des subventions, introduction d’autres labels moins vertueux dans les éco-régimes… La crise est aussi le résultat de ces politiques.

 

La Commission européenne aveugle devant la situation

L’UE s’est fixé comme objectif d’atteindre 25% des surfaces agricoles en Bio en 2030. Avec seulement 10% des surfaces en Bio actuellement, et la crise que traverse la filière, cet objectif paraît hors d’atteinte.

Commission agriculture au Parlement européen

Alors, lors d’un échange de vue devant la commission Agriculture du Parlement européen, on aurait pu s’attendre à une prise de position forte en faveur de la Bio. Que nenni ! Mihail Dumitru s’est contenté de rappeler les mesures de mise en œuvre du Plan Bio, en vigueur depuis 2022. 

Constatant la diminution de la consommation, il a choisi de privilégier l’analyse conjoncturelle. Le ralentissement du développement de la Bio serait uniquement imputable à l’inflation. Le directeur délégué a même assuré que la tendance demeurera à la hausse à l’avenir.

 

Une réaction différenciée selon les modes d’agriculture ?

La Commission européenne fait donc le choix, malgré la crise évidente que traverse la Bio, de ne pas réagir. Pourtant, face à la crise que traverse l’agriculture dans son ensemble, la réponse européenne n’a pas tardé. Des mesures ont été prises, et en urgence.

La procédure de modification de la PAC a d’ailleurs outrepassé les principes fondamentaux du débat démocratique. En sus, le choix d’alléger les règles environnementales pour répondre à la demande de meilleurs revenus est regrettable. L’UE a choisi de contenter l’agro-chimie… 

Si la réaction à la crise agricole aurait dû être différente dans la forme et dans le fond, la réaction à la crise de la bio reste inexistante. La Commission choisit de ne pas voir sa responsabilité dans le ralentissement de la Bio.

 

Un appel pour une agriculture et une alimentation durables demain

La Bio ne peut se contenter de quelques miettes. L’Union européenne doit financer un plan de communication massif sur les bienfaits de la Bio. Rien qu’en France, une personne sur 2 se dit insuffisamment informée sur l’agriculture biologique. Nous devons redonner confiance dans le label à la feuille verte.

“J’appelle la Commission européenne et les Etats membres à agir. Le développement de la Bio est nécessaire pour répondre aux enjeux environnementaux, sociaux et de souveraineté alimentaire auxquels sont confrontés l’UE.”

Claude Gruffat, député européen écologiste

Les agriculteurs et agricultrices ont besoin du soutien financier qui leur a été promis. Le retard des aides pour la Bio est intenable, financièrement et mentalement. Le paiement du pilier 2 doit être accéléré. 

Enfin, sur le long terme, deux mesures sont fondamentales : la révision de la PAC et le soutien au développement des filières locales bio. La première permettra de mieux répartir les aides, pour mieux soutenir l’agro-écologie et encourager véritablement les conversions. La seconde sera le levier pour faire de la Bio le coeur de l’alimentation quotidienne.

Pour notre avenir, et celui des générations futures, appelons l’UE à soutenir l’agriculture biologique.

 

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