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L’alternative bio aux pesticides chimiques existe, elle n’attend plus que le soutien politique

À l’occasion des Journée d’été des écologistes, j’ai invité Sébastien Couasnet, dirigeant de la société Éléphant Vert, à venir nous présenter l’écosystème des alternatives bio aux pesticides chimiques dont les entreprises et les produits sont efficaces et rentables mais dont le système actuel bride le développement eu Europe.

 

 

Éléphant Vert, c’est 115 millions € de chiffre d’affaire et 1000 salariés. L’entreprise développe des alternatives aux pesticides chimiques, compatibles avec l’agriculture biologique et bien sûr avec les autres types d’agricultures. La société maîtrise la chaîne complète de l’innovation à la production industrielle et propose des produits souvent plus efficaces que les produits de synthèse à des coûts tout à fait compétitifs.

Plus qu’une structure isolée, Sébastien Couasnet nous présente ici un secteur entier, porté par des centaines d’entreprises émergentes en France et en Europe, accompagnées par un corpus universitaire fouillé et vivant.

Pour être plus respectueux de la nature, les produits commercialisés ciblent des espèces bien précises, contrairement à ceux de l’industrie agro-industrielle qui ont des actions trop larges.

Ces solutions sont reconnues dans de nombreuses régions et par de nombreux acteurs dont la FAO avec laquelle Éléphant Vert travaille, notamment sur les invasions actuelles de criquets en Afrique de l’Est.

Pour rebondir sur un sujet récent, Sébastien rappelle que des alternatives efficaces aux néonicotinoïdes existent et auraient été disponibles en quantité si leur développement n’était pas empêché en Europe par un lobbying énorme des industries chimiques. La cascade de dérogations françaises sur l’utilisation des néonicotinoïdes est l’exemple type de l’action publique qui vient casser la dynamique de recherche et de mise en marché de ces innovations.

Autre exemple, le coton qui est la culture la plus consommatrice de pesticides. Ici aussi des solutions plus durables existent. Au Mali par exemple des produits compatibles bio sont déjà homologués. Mais pour que cela se développe, il faudrait que les vendeurs de textiles s’impliquent plus dans la provenance des fibres de coton qu’ils utilisent. Une problématique de filière autant que de produits.

Le marché de ces alternatives bio aux pesticides est évidemment mondial. Il est en croissance de 20% sur les 3-4 dernières années grâce à une offre de qualité mais aussi à une forte demande. En Europe trop de rentes sont en jeu les feins sont nombreux.

Parmi ces freins au développement Sébastien Couasnet cite en premier lieu l’accès au financement qui est très compliqué car ce type de produits demande des investissements sur le long terme (plus de 10 ans). La Banque Publique d’Investissement (BPI) par exemple ne joue pas son rôle pour ce type de business plan. Le modèle d’Éléphant Vert, rentable après 10 ans d’existence, montre l’impératif de ce besoin en financements longs.

Autre frein important, située entre manque de connaissance et conflits d’intérêts, l’absence de motivation des intermédiaires qui n’incitent pas les agriculteurs à s’approprier ces nouveaux types de solutions et proposent uniquement les solutions chimiques malgré les attentes des paysans même non-bios pour ce type de produits

Enfin, il y a l’absence de prise en compte du coût environnemental réel des activités agricoles (déchets, pollutions, santé, procès…) dans les bilans comptables qui favorise toujours les activités polluantes. Une véritable révolution que les écologistes sont prêts à porter.

En conclusion, Sébastien Couasnet rappelle que les décideurs doivent d’urgence s’approprier et accompagner le développement de ces solutions qui sont à la fois indispensables à une agriculture d’avenir respectueuse de l’environnement et des écosystèmes et un gisement énorme d’emplois de qualité pour demain.

Les écologistes sont évidemment là et mettent toute leur énergie dans l’accompagnement de cette évolution nécessaire.

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