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Faire de la transition écologique une vraie opportunité économique nécessite des politiques à la hauteur du moment

Avec 7 autres entrepreneurs.euses nous rappellons dans cette tribune que notre succès vient avant tout de la prise en compte de l’urgence climatique et écologique dans notre business-model et notre management. Nous appellons à élire des hommes et femmes politiques prêt·e·s à s’engager pour accompagner et amplifier ce mouvement.

Gouverner c’est prévoir. En tant que dirigeant·e·s et créateur·trice·s d’entreprises, nous prévoyons et affirmons que les entreprises de demain ne se construiront pas sur le modèle de celles d’hier. Les prérequis de l’ancien monde ne sont plus tenables. La recherche de la croissance, basée sur la prédation des ressources naturelles, annihile notre biodiversité. La financiarisation à outrance érige le court-terme en dogme et institutionnalise la casse sociale. L’exportation comme perspective ultime de développement est un crime contre le climat alors qu’il fait plus de 38°C au-dessus du Cercle polaire arctique. Le temps nous est compté.

Un nouveau modèle économique dans le sens de l’Histoire

L’Europe se dote enfin de feuilles de route pour atteindre la neutralité carbone, sauvegarder la biodiversité et repenser l’alimentation ; à l’occasion de la crise de la covid nous nous sommes toutes et tous rendu.e.s compte de l’importance des produits locaux et de leur disponibilité mais aussi de certains services vitaux sous-traités à l’autre bout du monde ; 150 citoyen·ne·s tiré.e.s au sort et réuni.e.s avec des spécialistes finissent par en appeler à des changements radicaux en faveur de l’environnement et du climat, au grand dam des gardien.ne.s du temple carboné et productiviste.

Ce changement de paradigme qui se diffuse doucement dans les esprits, nous en avons depuis longtemps pris la mesure.  Nous l’avons déjà concrétisé dans nos projets et en avons prouvé la viabilité : Biocoop : 1,2 milliards € de chiffre d’affaire, 7 000 emplois ; Voyageurs du monde : 487 millions €, 1 200 emplois, Enercoop : 67 millions €, 210 emplois… Le point commun de ces entreprises ? La volonté de bâtir un futur dans lequel économie, environnement et social sont indissociables les uns des autres.

Nourriture, énergie, habillement, mobilité, bâtiment… Nos entreprises se développent autour de biens et services indispensables aujourd’hui et qui le seront encore dans 30 ans. Les emplois que nous créons sont le plus souvent qualifiés et non-délocalisables. Nous croissons non pas en exportant toujours plus mais en maillant le territoire toujours mieux, en innovant également pour adapter nos modes de production aux contraintes planétaires. Nos modes de gouvernance sont plus horizontaux, plus équitables, plus respectueux de nos parties prenantes. En bref, nous œuvrons déjà à ce que de plus en plus de gens appellent de leurs vœux : construire un tissu économique résilient, vertueux écologiquement et socialement.

Des élections à venir essentielles pour l’avenir de l’économie de la transition

Oui, nous avons la prétention de penser que nous préfigurons ce que seront les entrepreneurs.euses de demain, que l’on peut être à la fois patron·ne et écologiste. Mais pour amplifier le mouvement et le mener à une masse critique indispensable, nous avons maintenant besoin de politiques à la hauteur, prêt.e.s à mener le combat contre l’immobilisme. Car c’est aux élu·e·s de prendre le relais. À elles et eux d’amplifier cette transition en lui offrant le cadre incitatif qu’elle mérite : par la fiscalité, par la législation, par la commande publique, par une politique d’enseignement et de recherche à la hauteur. Mais aussi, avant tout, en cessant de maintenir sous perfusion les positions dominantes des entreprises de l’ancien monde, à coup de milliards distribués sans la moindre contrepartie environnementale ou sociale. Au contraire, nous voulons des élu·e·s qui s’attachent à sauver les emplois d’aujourd’hui et penser ceux de demain.

Pour que les choses changent plus vite maintenant, la simple volonté d’entrepreneur.e.s engagé.e.s ne suffit plus. L’aide des élu.e.s politiques à tous les niveaux de la société est devenue indispensable pour accélérer les décisions qui feront le changement.

L’écologie, la vraie, celle qui agit, doit être portée aux décisions. Les acteurs et actrices déjà engagé.e.s seront mieux soutenu.e.s, et celles et ceux qui n’attendent qu’un signe pour garantir leurs investissements dans la transformation « climat » seront conforté.e.s par l’arrivée d’élu.e.s politiques nombreux.euses et fortement soutenu.e.s par les urnes.

Claude Gruffat, eurodéputé Europe Écologie, ancien Président de Biocoop

Amandine Albizzati, Présidente Directrice Générale d’Enercoop

Sébastien Couasnet, directeur d’Éléphant vert

Emmanuel Soulias, directeur général PUR Projet

Emery Jacquillat, Président de la CAMIF

Jean François Rial, Alain Capestan et Lionel Habasque, associés de Voyageurs du Monde

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