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Planet-score : pour une vraie transparence sur le bilan écologique des produits alimentaires et biosourcés

Les consommateurs devraient pouvoir mesurer facilement l’impact environnemental de leur panier de courses. C’est pourquoi je pousse à l’adoption d’un système d’affichage sur les produits au niveau européen. Avec mes collègues eurodéputés Michèle Rivasi et Benoît Biteau, nous soutenons la démarche Planetscore, expérimentée en France, et qui nous semble intéressante.

Planet-score : l’approche la plus complète testée jusqu’ici

Pendant plus de 10 ans, la Commission européenne a travaillé à structurer un cahier des charges pour signifier facilement aux consommateurs le bilan du cycle de vie complet des produits et de leur impact sur l’environnement.

Après cette phase de recherche est venue celle de l’expérimentation dans les États membres. La France est le pays qui s’est le plus investi dans ce chantier pour la transparence et les informations sur l’étiquetage. C’est cette démarche qui a permis d’aboutir à l’Eco-score français un moment mis en avant.

Mis au point en parallèle par l’ITAB (Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologique), le Planet-score nous semble néanmoins l’approche la plus pertinente pour plusieurs raisons.

Planet-score propose notamment une méthode permettant à la fois une différenciation entre les catégories de produits (exemple : viande versus pomme) ainsi qu’en intra catégorie (différents types de pomme, produites selon différents modes de production), répondant ainsi à certaines lacunes des autres systèmes comme Eco-score.

Il se présente sous la forme d’une notation résumée en 4 indicateurs (usage et résidus de pesticides, impact sur la biodiversité, impact climatique, mode d‘élevage pour les produits contenant des sources animales).

Une base de travail qui satisfait à la fois les ONGs, les scientifiques et les entreprises

Conçu par des scientifiques et experts soucieux de l’intérêt général, et soutenu par un large collectif de la société civile, le Planet-score est une méthodologie indépendante et transparente. Elle a été développée en 2021 dans le cadre de l’expérimentation française sur l’affichage environnemental et est parfaitement adaptée aux dispositions prévues par la stratégie Farm to Fork en matière d’information du consommateur.

Elle mobilise des bases de données officielles de type « ACV » (Agribalyse ADEME) et les intègre au sein d’un référentiel complet capable de refléter tous les enjeux, avec un niveau d’exigence élevé, du champ jusqu’à l’assiette. Le Planet-score inclut les impacts sur la totalité du cycle de vie des aliments : de la production aux emballages, en passant par l’énergie et le transport.

L’ITAB et divers experts pluridisciplinaires (agronomie, sciences comportementales…) œuvrent pour développer le Planet-score, en coopération étroite avec la société civile. Un grand nombre d’ONG de protection de l’environnement, d’associations de consommateurs et d’acteurs engagés dans la transition ont apporté leurs expertises et contributions pour l’élaboration du dispositif, et sont associés aux développements et réflexions pour maintenir le niveau d’exigence le plus élevé sur les enjeux environnementaux et sociétaux clés.

Actuellement 120 entreprises, transformateurs et distributeurs, testent et déploient le Planet-score en France et dans 6 autres pays européens.

Un calendrier en phase avec les échéances législatives européennes

Bonne nouvelle, dans le cadre de sa stratégie « De la ferme à la fourchette » pour une alimentation et une agriculture soutenables, l’Union européenne a prévu de mettre en place des dispositions importantes en matière d’information des consommateurs :

  • L’encadrement des allégations environnementales (“substantiating green claims”) afin de ne pas induire les consommateurs en erreur sur l’impact écologique des produits alimentaires prévu en juillet 2022;
  • La mise en place d’un étiquetage sur la durabilité des produits qui permettra de repérer les produits les plus vertueux en termes d’environnement, de santé (information nutritionnelle) et d’impact social. Cet étiquetage s’inscrit dans le cadre législatif pour des systèmes alimentaires soutenables prévu à horizon fin 2023.

Deux objectifs louables qui tardent à se concrétiser mais dont le chantier a le mérite d’être ouvert.

C’est pourquoi, début juin, au Parlement européen à Bruxelles, avec Michèle Rivasi et Benoît Biteau, nous avons réuni pour une séance de travail des représentants de plusieurs directions générales de la Commission européenne des ONGs porteuses du projet (dont ITAB, EEB-European Environmental Bureau, BEUC-Bureau européen des unions de consommateurs et IFOAM-International Federation of Organic Agriculture Movements) ainsi que de plusieurs entreprises impliquées (Franprix, Terrena, Danone, PADV-Pour une Agriculture Du Vivant).

Rencontre au Parlement européen à Bruxelles le 31 mai 2022.

 

L’idée était de présenter la démarche à la Commission européenne afin de répondre aux questions et de nourrir sa réflexion (notamment son initiative « Product environmental footprint ») préalables aux propositions législatives qu’elle prépare. Il était essentiel de montrer en quoi cette approche est en phase avec les politiques européennes de transition de l’agriculture et de l’alimentation (stratégie Farm to Fork, Green Deal, stratégie Biodiversité). Nous attendons maintenant la copie qu’elle rendra afin de savoir si les attentes des consommateurs européens en matière de transparence sur l’étiquette seront entendues.

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