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Commerce équitable : un outil pour généraliser l’ESS en Europe

Certifie que le produit est : produit dans l'UE, rémunère équitablement les producteurs, informe clairement les consommateurs, valorise une entreprise éthique, accélère la transition écologique.

Afin d’aider les consommateurs·trices à mieux comparer les bilans écologiques et sociaux des produits européens, je propose la construction d’un règlement européen qui définirait le commerce équitable intra-européen (aussi appelé Nord-Nord).

Le concept du commerce équitable est maintenant bien compris quand il s’agit d’acheter de l’artisanat ou des produits alimentaires issus de pays en développement. On sait assurer une rémunération juste à certaines filières de producteurs du Sud. Il est temps d’en imaginer un du même type chez nous. Il est temps d’assurer aux travailleurs et travailleuses européen.ne.s un salaire et des conditions de travail qui leur permettent de vivre décemment. Le secteur agricole, et notamment la rémunération producteurs et productrices, serait particulièrement renforcé. En tant que membre des commissions ECON (affaires économiques et monétaires) et IMCO (marché intérieur et protection des consommateurs) du Parlement européen et surtout en tant que Vice-Président de l’intergroupe pour l’Économie Sociale, je travaille à structurer cette démarche.

Le règlement européen commerce équitable pour protéger les consommatrices-teurs contre le social washing

Les consommateurs·trices sont prêt·e·s à faire évoluer leurs habitudes d’achats, que ce soit dans l’alimentaire, le textile, les cosmétiques. Ils acceptent de payer un peu plus cher, pourvu que cela soit bénéfique pour l’environnement et les producteurs.trices. Les marques l’ont bien compris. C’est pourquoi elles communiquent de plus en plus sur les bienfaits supposés de leurs démarches. Mais un frein persiste : la confiance et le manque de visibilité dans les labels censés certifier les pratiques vertueuses.

Ce lait rémunère-t-il vraiment à son juste prix l’agriculteur ? Peut-on vérifier l’éthique que revendique cette marque de vâtements ?… Il est indispensable de pouvoir s’appuyer sur l’Union Européenne pour faire le tri. Il faut accompagner la mutation vers une économie vraiment durable. Aujourd’hui, les industriels s’auto-décernent des bons points sous forme de labels auto-attribués. C’est pourquoi je souhaite pousser, au Parlement européen, un règlement qui bannirait ces labels qui ne promeuvent que du “greenwashing”. Il permettrait de définir clairement le commerce équitable.

 

Vers un label unique pour un commerce équitable en Europe (caricature) "Ce produit veint d'Europe mais impossible de savoir si la marque paye correctement le producteur malgré tous ces labels..." "Et il en a tellement qu'on ne sait même plus ce qui se trouve là-dedans... est-ce du thon ? des chaussettes ? une rallonge ?"

Un règlement européen commerce équitable pour transformer notre économie et notre commerce

L’Union européenne est pour moi un bon échelon. Une règlementation au niveau européen pourrait offrir une reconnaissance plus grande. Egalement, par des économies d’échelle, des marchés plus intéressants s’ouvriraient aux entreprises qui se lancent dans des produits plus durables et équitables.

Pour ce faire, je pars à la rencontre des acteurs et actrices du commerce équitable et du monde paysan, notamment en France. Il me tient à coeur de réfléchir avec eux et elles à l’élaboration d’actions et d’objectifs à mener pour aboutir à ce règlement. Les engagements du commerce équitable tels que définis par la loi française constituent d’ailleurs une bonne base de travail à porter au niveau européen :

  • Des prix rémunérateurs pour les producteurs.trices, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée
  • Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs.trices et les acheteurs.euses
  • Le versement d’un montant supplémentaire (appelé prime de codéveloppement) destiné au financement de projets collectifs
  • Une autonomie des producteurs.trices grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations
  • La transparence et la traçabilité des filières
  • La sensibilisation des consommateurs.trices à des modes de production socialement et écologiquement durables
  • La valorisation des modes de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité, tels que l’agroécologie
  • Le recours à des systèmes de garantie ou labels reconnus par des lois et décrets dans les États ou par un règlement au sein de l’UE

Un règlement européen commerce équitable pour booster les entreprises éthiques

On le voit bien dans ce cahier des charges, la démarche du commerce équitable est déclinable dans une grande diversité de secteurs et n’est pas cantonnée à l’alimentaire. C’est une approche complémentaire de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) en France. S’engager dans cette voie serait donc, pour une grande partie des acteurs de l’ESS, la garantie de voir leurs engagements valorisés auprès des consommateurs.trices.

Ce serait aussi un bon moyen de redonner du sens au travail. En effet, divers aspects de la certification peuvent visibiliser les entreprises attrayantes pour les personnes recherchant du sens dans leur travail. Un phénomène croissant à l’heure actuelle et certainement voué à s’amplifier à l’avenir.

Un règlement européen commerce équitable pour la transition écologique

Valoriser les entreprises en tant qu’actrices d’un tissu économique vertueux et localisé apporte des bénéfices allant bien au-delà d’une simple relation client-prestataire. Cela ancre les structures dans leur territoire d’implantation et permet aux parties prenantes qu’elles fédèrent de se projeter ensemble dans un futur commun. Une conséquence directe de cette vision de long terme est l’attention accrue à la résilience territoriale et à tout ce qui l’accompagne (tissu social, préservation du milieu de vie, utilisation durable des ressources extraites, processus de production respectueux du cadre de vie…). Ainsi, assurer la transparence sur le cahier des charges social du cycle de fabrication d’un produit est aussi un moyen d’en assurer un meilleur bilan écologique.

Pour être bénéfique au plus grand nombre, la transition écologique ne peut pas être qu’environnementale, elle doit aussi être sociale. C’est tout l’enjeu d’un commerce équitable intra-européen.

Ci-dessous un retour sur ma visite de l’entreprise Éthicable, une entreprise experte du commerce équitable :

(le terme “label” utilisé dans cette vidéo est abusif, il est à remplacer par “règlement européen”)


Cliquez ici pour télécharger le dossier de presse (pdf)

Consultez ici ma lettre d’information sur ce sujet

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